samedi 5 mai 2007

Monographie de L'infirmier (Yann)

Monographie portant sur le métier d’infirmier

BIBLIOGRAPHIE.

Littérature :

· I. SAINSAULIEU, La communauté de soins en question : le travail hospitalier face aux enjeu de la société, 2005, Ed. LAMARRE.

· M. ENYOUMA, C. GRAZIANO…, Sciences humaines, 2002, Paris, Masson.

· B.EHRENREICH, D.ENGLISH, Sorcières, sages-femmes et infirmières, une histoire des femmes et de la médecine, 1983, Ed. du Remue-ménage (Montréal).

Articles :

· Lutte ouvrière Hebdo, 13/04/07, « Début de mobilisation chez les infirmiers », un étudiant infirmier.

· Le Monde, 17/03/07, « Infirmier : nouvelles pratiques et mouvements de grève », M. DELBERGHE.

Internet :

· www.legifrance.gouv.fr

· www.sante.gouv.fr

INTRODUCTION.

Dans le cadre de notre cours d’économie et de sociologie du travail, il nous a été demandé d’effectuer une recherche sur un métier précis, à savoir son évolution et ses différentes caractéristiques. Ici, nous allons nous intéresser au métier d’infirmier dans sa généralité.

« Est considéré comme personne effectuant la profession d’infirmier toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu. Il participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement » (art. L4311-1 du code de la santé publique).

Nous allons donc procéder selon un plan détaillé, la première partie, portera sur l’histoire de ce groupe et les grandes évolutions de ses modes de recrutement. Dans une seconde partie, nous verrons le « portrait » d’un infirmier psychiatrique. Et enfin, la troisième partie aura pour but de repérer un enjeu à partir d’une analyse.


PREMIERE PARTIE.

(voir annexe 1)

Historique.

Au Moyen Age, on trouvait dans presque toutes les sociétés, la présence de femmes qui guérissaient et soignaient, elles ont acquis tout un savoir-faire en matière de soin (hygiène, grossesse, soins divers). Considérées comme des « sorcières », L’Eglise (notamment) et l’Etat voulaient des médecins professionnels issus des classes privilégiées, ce sont des hommes pour la plupart. Fin 18e siècle, l’administration des soins se fait en majorité par les religieux sous la domination de l’Eglise. En France, la philosophie des Lumières s’interroge et demande plus de rationalité et de raison.

A partir de 1900 jusqu’au début des années 70, le métier d’infirmier (première définition en 1902) réside dans une relation de dépendance avec la médecine. Au début, ont un rôle purement d’exécutant : soumission et obéissance au médecin pour exercer ce métier marqué par le modèle religieux (rappel le mode d’organisation patriarcale de la famille et de la société). La mission de l’hôpital reste encore marqué par l’accueil des pauvres et des marginaux comme au siècle précédent.

En psychiatrie, il y a d’avantage de personnel homme et son rôle est parfois confondu avec celui de gardien, faute de médicaments actifs pour calmer et soulager les malades mentaux.

De 1970 à 1980, on remarque une nette évolution, une tendance à la collaboration avec la médecine avec un modèle professionnel moins traditionnel, plus rationnel et plus scientifique.

Egalement une évolution dans les textes avec la reconnaissance officielle du rôle propre d’infirmier en 1978, et émergence des soins infirmiers comme discipline à part entière (il faut de la pratique et du savoir-faire).

Evolution parallèle de la psychiatrie et des soins infirmiers dans les années 80, débouchant par une unification entre les 2 filières avec un programme commun d’études en 1992 conduisant à la formation et au diplôme unique.

Aujourd’hui.

Aujourd’hui, en France, on assiste (comme dans la plupart des pays européens) à une pénurie d’infirmiers. Paradoxalement, les étudiants en soins infirmiers sont pour 20% d’entre eux dans une telle situation de précarité qu’ils sont contraints d’arrêter leur formation. Cette situation est en partie due au fait que les étudiants en soins infirmiers dépendent du ministère de la santé, et non du ministère de l’Education Nationale.

Une fois diplômé, la profession bénéficie de conditions relativement favorables (en terme d’emploi mais pas en terme de conditions de travail), en effet, durant les cinq premières années d’exercice le taux de chômage est l’un des plus faible de toutes les formations de même niveau, soit 0,7%. En outre, 49% des infirmiers renouvellement diplômés exercent au sein de services publics. On retrouve des infirmiers dans plusieurs milieux tel que l’entreprise, l’humanitaire, la crèche ou la scolarité.

Toujours en début de carrière, le revenu mensuel moyen est de 1296€.

Recrutement et formation.

Au début, ce savoir et savoir-faire se transmettaient par l’interne de l’Eglise ou de mère en fille, mais il n’était pas encore question du métier d’infirmier où les premières écoles éclorent au début du 20e siècle. La création du Diplôme d’Etat Infirmier (DEI) en 1938 et la loi de 1946 le rendant obligatoire pour exercer montrent une volonté de règlementer et d’encadrer cette formation.

Aujourd’hui, l’accès à cette profession est réglementé. Il faut tout d’abord être titulaire du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent, puis la réussite du concours d’entrée en institut de formation en soins infirmiers subordonne l’accession à un institut de formation en soins infirmiers (IFSI) dans lequel une formation en alternance débouche sur la présentation du diplôme d’état infirmier. Celle-ci est d’une durée de plus de 3 ans mais n’est reconnue que BAC +2.

Par la suite, il est possible de se spécialiser (7 spécialisations différentes existent comme infirmier hygiéniste, infirmier anesthésiste, infirmière puéricultrice…) durant les 2 ans après obtention du DEI, donc 5 ans après le BAC, mais reconnue seulement BAC+2.

DEUXIEME PARTIE.

Etude du métier d’infirmier psychiatrique sous la forme d’une interview,

Y.P : Tout d’abord racontez nous votre parcours et expliquez nous pour quelle(s) raison(s) vous avez choisi cette formation.

A.C : Après mon BAC ES, je voulais suivre une formation semi professionnelle afin d’avoir une première approche du monde du travail tout en continuant d’appréhender la théorie. Je voulais déboucher sur un métier où la communication, l’encadrement et l’altruisme pouvaient être des qualités requises, de plus, je connais un peu ce milieu en ayant une mère cadre infirmière à l’Hôpital de Saint-Quentin (02). Il m’a fallu 3 ans et demi pour obtenir mon DEI à l’école infirmière d’Amiens dont l’alternance nous permit de prendre une certaine expérience, l’évaluation finale était sous la forme d’un mémoire et d’une mise en pratique. Voilà 2 ans que je travail au C.H Edouard Toulouse de Marseille en tant qu’infirmier en psychiatrie, l’année prochaine je compte commencer une spécialisation.

Y.P : Pourquoi le milieu psychiatrique ?

A.C : Ma formation m’a permis d’effectuer des stages de différentes natures, c’est lors de mon stage pré professionnel de 2 mois au centre hospitalier Pinel d’Amiens que mon choix s’est effectué, ce qui m’a touché c’est tout d’abord l’aspect humain et relationnel, on se sent concerné à tout moment et à tous les niveaux. Même si notre rôle est souvent confondu à celui de « gardien de la paix » au vue de la difficulté relative aux comportements déviants, c’est un travail plein de vie où l’on reste actif la plupart du temps. Contrairement au métier d’infirmier en général, on recherche plus d’hommes en psychiatrie. Les soins en psychiatrie visent à favoriser la reconstruction de la personne et de ses relations, c’est-à-dire de rétablir le lien entre la personne soignée et la réalité.

Y.P : Quels sont les tâches effectuées dans votre service ?

A.C : Tout d’abord la prestation de soins techniques comme la prise en charge de la surveillance et préparation des perfusions et des différents traitements mais aussi la rédaction de dossiers infirmiers (il en existe un pour chaque patient). Puis les soins relationnels qui suivent l’accompagnement du patient lors des ateliers thérapeutiques ou lors des sorties accompagnées. Dans certains cas une prestation d’encadrement en participant à la mise en pratique des étudiants en soins infirmiers.

Y.P : Vous nous parliez, précédemment, de reprendre une formation. Pouvez vous nous en dire plus ?

A.C : A l’interne il nous est proposé la formation continue (15 jours sur l’année, soit 2 heures par mois) étant obligatoire, cela se traduit par des réunions sur les nouveaux dispositifs juridiques, sociaux ou concernant l’évolution des soins. Pour ma part, je compte reprendre des cours universitaires, en complément de mon activité, et préparer un master en sciences sanitaires et sociales pour répondre à la mobilité interne de l’établissement au poste de cadre (direction).

Y.P : Même si cela est assez exhaustif, pouvez-vous nous parler de votre d’emploi du temps et de votre rémunération ?

A.C : Dans mon cas je travail des journées de 8H : 4 matins, 2 repos, 3 soirs, 2 repos… tout cela en complément des ateliers (du sport notamment) et des sorties accompagnées. Quand à la rémunération, cela dépend si l’on travail dans le public ou le privé. Le salaire est de 1550€ net (1700€ avec les heures supplémentaires) pour un échelon 2 (débutant), mais le salaire peut évoluer selon l’ancienneté, l’institution où l’on travail… le maximum est l’échelon 8 correspondant à la classe supérieure et pouvant atteindre 3000€ mais cela arrive souvent en fin de carrière.

TROISIEME PARTIE :

Dans cette dernière partie nous allons essayer de repérer les divers enjeux sociaux se rapportant au métier d’infirmier.

La reconnaissance sociale :

Alors que les médecins se voient continuellement sous hausse salariale, le monde infirmier est toujours dans l’attente d’accords concernant la revalorisation de divers actes et indemnités. En effet, le salaire des infirmiers n’a plus augmenté depuis une vingtaine d’années, c’est pour cela que les infirmiers diplômés demande le passage en catégorie A en vue d’une revalorisation salariale. Comme nous l’avons vu précédemment, le DEI n’est reconnu que BAC+2, de même que pour la spécialisation ; ils demandent donc également la reconnaissance de leur diplôme en BAC+3 en suivant le modèle LMD universitaire. Cependant cela pose problème car ils n’ont pas le statut propre d’étudiant et dépendent du ministère de la Santé (et non du ministère de l’Education Nationale).

Le développement du travail intérim :

Face à cette précarité salariale, l’activité intérimaire est de plus en plus prisée par les jeunes diplômés, ils travaillent surtout en clinique privée et quelques hôpitaux ayant l’autorisation pour pallier au manque d’effectif. L’intérim permet surtout à des agents en poste d’avoir un revenu supplémentaire en travaillant en intérim sur leurs jours de repos (ce qui est strictement interdit aux fonctionnaires).

Le salaire, un problème lié à la féminisation ?

La féminisation importante chez les infirmières est plus qu’un handicap (surtout en psychiatrie où un infirmier est plus « sécurisant ». Il est vrai que cette profession n’est pas concernée par la parité car, pour certains, ce qui justifie son maintien de salaire d’appoint et de catégorisation sous-développée, ce n’est pas la pénibilité de l’exercice ou le niveau de formation mais c’est une profession comprenant 87% de femmes.

Les conditions de travail :

La plupart des revendications actuelles reposent également sur les conditions de travail dans les services où les effectifs sont peu importants et où les rythmes de travail dans les grands établissements sont aux limites de l’ « esclavage moderne », sans compter la dégradation de beaucoup de locaux.

Une disparité dans les soins reflétant les tendances à la mobilité :

Au niveau géographique le métier suit les grandes tendances de migration interne. Au Nord, où les effectifs sont parfois sous-représentés, les infirmiers prennent seulement en charge les actes de soins médicaux. Dans le Sud, ils sont en plus grand nombre et pratique essentiellement le « nursing » (soins courants destinés aux personnes âgées).

Conclusion :

Le métier d’infirmier s’est développé au cours du siècle dernier après avoir était sous la main mise de l’Eglise, et donc de l’Etat. Ces dernières années ont permis l’encadrement juridique de la profession et une volonté d’établir un processus sélectif de recrutement. Les grands mouvements d’aujourd’hui relèvent d’une envie d’être reconnue socialement, c’est-à-dire une mise à niveau de la formation par rapport au cursus universitaire et une revalorisation salariale étant bloquée depuis des années.

Même si la profession et son système de formation reste méprisés alors qu’elle délivre un service de qualité, et que cette activité restera marquée par un taux de féminisation écrasant, nous pouvons conclure par cette citation de J. JACQUES : « la fonction soignante est un exercice important et utile socialement à la population, voir un art précieux ».

J’espère avoir été le plus explicite possible dans cette présentation de la profession d’infirmier, et vous avoir mieux éclairé sur son mode de fonctionnement et ses différentes attentes.

ANNEXE :

Dates importantes,

1902 : circulaire, 1ere définition du poste d’infirmier.

1907 : 1ere école infirmière à la Salpetrière (Paris).

1938 : création du DEI.

1946 : le diplôme est obligatoire pour pouvoir exercer.

1975 : certificat cadre infirmier.

2004 : décret de compétence du 11/02/02 relatif aux actes professionnels (décret de 84) et à

l’exercice de la fonction profession d’infirmier est abrogé. La profession est maintenant régie par le Code de la santé publique.

2006 : adoption d’une proposition de loi portant sur la création d’un ordre national des infirmiers.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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